Photos : Miguel Antunes
Le verbe haut et imagé, le regard pétillant d’enthousiasme et de tendresse, la gestuelle mesurée d’une femme qui fait pourtant, parfois dans la démesure « pour le bien de mes clients et surtout pour la protection des enfants, souvent considérés comme des monnaies d’échange dans les conflits parentaux ». Une entrée fracassante dans le métier en 1980, où quelques mois après sa prestation de serment, cette brillante étudiante en droit civil se retrouve, sans transition, à la barre de la Cour d’Assise, en qualité de partie civile, dans une affaire de viol débouchant sur une peine exemplaire de 12 ans de réclusion « un moment inoubliable, d’une intensité extrême, avec un dénouement à la dimension de l’horreur de l’acte. Verdict rarissime à l’époque ». Baptême du feu pour cette jeune juriste qui d’emblée marque de son empreinte une plaidoirie sans concession. Maître Agnès Dalbin devient, dès lors, la correspondante locale de Gisèle Halimi, continuant ensuite, à son côté pour défendre et soutenir les victimes de violences sexuelles.
Une justice sclérosée
Point de départ sidéral du combat farouche d’une militante raisonnée, au sein de l’AIEM, association accueillant les femmes battues, mais qui ne mélangera jamais les genres « lorsque je revêts la robe d’avocat je m’engage pour défendre le droit. Quand je sors du prétoire, j’apporte bénévolement mon expertise aux personnes broyées par ces agressions inqualifiables ». Carrière mouvementée balisée par la publication de livres qui illustrent parfaitement le parcours atypique de cette humaniste invétérée, révoltée par les archaïsmes d’une justice sclérosée par le manque de moyens et l’inadaptation de juges beaucoup trop éloignés de la réalité des affaires instruites en matière, notamment, de droit de la famille « nous sommes confrontés à des magistrats qui n’ont reçu aucune formation spécifique pour des dossiers aussi sensibles que la garde d’un enfant ou la défense d’une femme harcelée ou maltraitée. Notre justice, depuis des décennies, n’a pas évolué dans ce domaine ».
Pour acheter les livres d'Agnès Dalbin, cliquez ici.
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Les secrets d’un divorce réussi
Dans son premier ouvrage « Les secrets d’un divorce réussi » cette avocate incisive dénonce une institution judiciaire « influencée par des idées préconçues ». Ce guide du divorce pour les nuls place le droit à la portée de tous et réduit à néant les idées reçues. « Il préconise la bonne intelligence dans la conciliation, plutôt que le déchirement irréversible devant le juge ». En 2014, appelée par le Ministère chargé de la famille afin d’apporter son concours à la rédaction d’un rapport sur la médiation familiale et les contrats de co-parentalité, elle s’investit avec la conviction qui la caractérise, dans la rédaction des articles sur la résidence alternée dans lesquels elle suggère des critères de fixation plus respectueux de l’intérêt des enfants dans le but de rétablir un dialogue parental dépassionné. « Malheureusement cette synthèse restera lettre morte » Dans son second livre « Tais toi tes parents divorcent !!» Agnès Dalbin s’attarde sur le sort des enfants dans ces situations conflictuelles qui engendrent, rancœur, haine et souffrance. «Ils sont trop souvent les enjeux matériels d’une séparation désastreuse avec, parfois, l’obligation de les faire comparaître devant les juges pour « choisir » entre les deux parents. C’est tout simplement criminel ». Sans écarter de sa critique cinglante les expertises ou les enquêtes sociales sur lesquelles les magistrats de la famille s’appuient pour rendre leur verdict « il s’agit parfois de véritables passages à tabac psychologiques ». Jugement sans appel de cette avocate outrée par ces méthodes d’un autre temps. Même constat chez les juges des enfants. « Il faut souvent six mois, aux éducateurs sociaux pour rendre leurs conclusions, durant cette période les enfants sont parfois en danger de mort. ».
L’envie d’avoir envie
Photos : Miguel Antunes
Des constatations probantes qui ont poussé Agnès Dalbin à suivre une formation très pointue articulée autour de la médiation familiale, aboutissant à un diplôme d’état, puis un cursus plus spécifique dans la filière sexologie de la faculté de médecine de Paris XIII « étant seule juriste au milieu de médecins en quête d’une spécialité pour compléter leurs acquis ».
Le décalage démentiel entre la dimension psychologique et comportementale et le fait thérapeutique « Une expérience unique qui m’a conduit à affronter le prérequis en soutenant un mémoire sur l’impossible réparation judiciaire de l’inceste et à écrire un troisième livre, analysant, au travers d’exemples concrets, le cheminement de la vie sexuelle des couples dont les dysfonctionnements sont pointés du doigt dans bien des divorces ». Manière indirecte de réveiller la sexualité endormie « redonner l’envie d’avoir envie ». La prochaine publication pourrait s’adresser aux jeunes filles confrontées, de par leur parcours de vie, aux dérives et aux préjugés de notre Société, afin de leur redonner l’espoir en une réussite possible « j’ai personnellement vécue l’isolement d’une adolescente enceinte, à 16 ans et exclue, aux portes de la terminale, du lycée Georges De Latour. Obligée de présenter mon BAC en candidate libre. » Le témoignage poignant de cette élève meurtrie, contrainte à se battre pour s’extirper de cette situation d’exclusion : « une marque au fer rouge qui ne s’estompera jamais ». Expérience précoce, lourde à porter, qui donne force et sens au combat contre l’exclusion en réactivant le droit d’espérer à toutes celles qui se retrouvent délaissées au bord de la route. « Rien n’est jamais perdu dans l’existence à la condition de vouloir s’en sortir. Relever le défi avec courage et ténacité ». Face à cette avalanche d’incompréhensions, d’injustices et d’incohérences, Agnès Dalbin poursuit sa remontée infernale contre les courants de pensée : « tant que j’entendrai certains de mes confrères parler d’échec ou de victoire dans les affaires familiales qu’ils défendent, je continuerai ma lutte. On ne se bat pas pour des raisons purement matérielles, mais pour l’éthique. Dans cet esprit un jugement en divorce par consentement mutuel étant considéré comme non rentable. C’est franchement insupportable. ».
Le coup de gueule d’une juriste qui souhaite remettre le bon sens et l’humanisme au centre du débat, sans éluder les dérives d’une Société rythmée par les ressentiments d’agressivité, les postulats rétrogrades et les partis pris aliénants. Le droit d’agir… et de réagir contre cette fatalité judiciaire, avec en toile de fond des situations parfois inattendues comme celle, par exemple, des audiences de conciliation fixées le jour de la Saint Valentin : « aujourd’hui nous allons plaider pour des divorces, alors que nous fêtons les amoureux. Etonnant concours de circonstances qui fait partie de notre quotidien ». Une touche d’humour empreinte de fatalisme, illustrant parfaitement les interrogations d’Agnès Dalbin qui n’en finit pas de surprendre par sa gestion du temps et la valorisation de son savoir être. L’expression d’une personnalité bien ancrée dans la réalité de certains paradoxes qu’elle maîtrise parfaitement en associant à sa charge juridique la dimension psychologique et métaphysique de formations parfois décalées comme la médiation, la sexologie ou l’hypnose.
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Le décalage démentiel entre la dimension psychologique et comportementale et le fait thérapeutique « Une expérience unique qui m’a conduit à affronter le prérequis en soutenant un mémoire sur l’impossible réparation judiciaire de l’inceste et à écrire un troisième livre, analysant, au travers d’exemples concrets, le cheminement de la vie sexuelle des couples dont les dysfonctionnements sont pointés du doigt dans bien des divorces ». Manière indirecte de réveiller la sexualité endormie « redonner l’envie d’avoir envie ». La prochaine publication pourrait s’adresser aux jeunes filles confrontées, de par leur parcours de vie, aux dérives et aux préjugés de notre Société, afin de leur redonner l’espoir en une réussite possible « j’ai personnellement vécue l’isolement d’une adolescente enceinte, à 16 ans et exclue, aux portes de la terminale, du lycée Georges De Latour. Obligée de présenter mon BAC en candidate libre. » Le témoignage poignant de cette élève meurtrie, contrainte à se battre pour s’extirper de cette situation d’exclusion : « une marque au fer rouge qui ne s’estompera jamais ». Expérience précoce, lourde à porter, qui donne force et sens au combat contre l’exclusion en réactivant le droit d’espérer à toutes celles qui se retrouvent délaissées au bord de la route. « Rien n’est jamais perdu dans l’existence à la condition de vouloir s’en sortir. Relever le défi avec courage et ténacité ». Face à cette avalanche d’incompréhensions, d’injustices et d’incohérences, Agnès Dalbin poursuit sa remontée infernale contre les courants de pensée : « tant que j’entendrai certains de mes confrères parler d’échec ou de victoire dans les affaires familiales qu’ils défendent, je continuerai ma lutte. On ne se bat pas pour des raisons purement matérielles, mais pour l’éthique. Dans cet esprit un jugement en divorce par consentement mutuel étant considéré comme non rentable. C’est franchement insupportable. ».
Le coup de gueule d’une juriste qui souhaite remettre le bon sens et l’humanisme au centre du débat, sans éluder les dérives d’une Société rythmée par les ressentiments d’agressivité, les postulats rétrogrades et les partis pris aliénants. Le droit d’agir… et de réagir contre cette fatalité judiciaire, avec en toile de fond des situations parfois inattendues comme celle, par exemple, des audiences de conciliation fixées le jour de la Saint Valentin : « aujourd’hui nous allons plaider pour des divorces, alors que nous fêtons les amoureux. Etonnant concours de circonstances qui fait partie de notre quotidien ». Une touche d’humour empreinte de fatalisme, illustrant parfaitement les interrogations d’Agnès Dalbin qui n’en finit pas de surprendre par sa gestion du temps et la valorisation de son savoir être. L’expression d’une personnalité bien ancrée dans la réalité de certains paradoxes qu’elle maîtrise parfaitement en associant à sa charge juridique la dimension psychologique et métaphysique de formations parfois décalées comme la médiation, la sexologie ou l’hypnose.
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