J’ai eu la chance d’accéder à la maternité dans ma seizième année, à un âge où mes amies de lycée commençaient à vivre les premiers émois de l’adolescence et à expérimenter les limites fixées par leur éducation. Cette maternité précoce m’a plongée dans la responsabilisation extrême que constitue le suivi éducatif et affectif d’un enfant ainsi que son accompagnement sur le chemin de la vie. L’exclusion sociale qui fut la mienne, du fait de cette seule maternité, m’a amenée à me sentir définitivement solidaire des exclus et des plus faibles, rejetés et jugés par leurs pairs. C’est la raison pour laquelle j’ai choisi une profession me permettant de me mettre au service des êtres en souffrance, en collaborant à une justice que je pensais alors respectueuse des droits de chacun et protectrice du faible contre le fort.
Peu de temps après ma prestation de serment d’avocat en décembre 1980, j’ai été amenée à collaborer étroitement avec un gîte d’hébergement destiné à l’accueil des femmes victimes de violence et de leurs enfants. Cette collaboration a déterminé de facto ma spécialisation professionnelle en droit de la famille. C’est ainsi que je vis depuis maintenant trente-six années, aux côtés des couples qui se séparent et de leurs familles, les affres d’une procédure judiciaire inhumaine car incapable d’entendre et encore moins de soulager leur douleur.
Avocate d’enfants depuis une quinzaine d’années, j’ai constaté à la fois l’incapacité avérée de la justice de notre pays à prendre leur intérêt en compte et l’attitude de parents trop envahis par la haine et la rancœur pour sauvegarder les droits de leurs enfants à conserver un lien avec leurs deux familles. J’avais pourtant nourri un intense espoir quant à la prise en compte de l’intérêt de l’enfant lors de l’adoption par l’ONU en 1989 de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant (CIDE). Ce traité international, adopté dans le but de reconnaître et de protéger les droits spécifiques des enfants, élargissait le concept de « droits de l’homme », tel qu‘il est décrit dans la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, en l’ouvrant aux enfants. En introduisant le concept d’intérêt supérieur de l’enfant, principe général d’interprétation juridique relevant du droit international privé, cette nouvelle convention consacrait le passage de l’enfant d’objet de droit à sujet de droit.
Ma pratique professionnelle m’amène cependant aujourd’hui à faire un constat plus que négatif sur la capacité de nos juridictions dites « familiales » à respecter l’intérêt supérieur de l’enfant. C’est pour dénoncer ces pratiques et informer les parents qui se séparent sur la nécessaire prise en compte prioritaire de l’intérêt supérieur de leurs enfants, lors de leur séparation, que j’ai décidé d’écrire ce troisième ouvrage. Celui-ci vient compléter mes deux ouvrages précédents, Les secrets d’un divorce réussi et La sexualité à l’épreuve du couple.
Comme dans mes deux précédents livres, je parlerai exclusivement de mon expérience à travers les histoires de vie auxquelles j’ai assisté, dans le cadre de ma spécialisation en droit de la famille. Mon objectif est d’apporter mon témoignage et de partager mes révoltes et mes questionnements, à seule fin d’aider ceux qui me liront à préserver leurs enfants du marasme destructeur de la procédure judiciaire.
J’évoquerai successivement l’évolution du statut de l’enfant dans l’histoire, avant de m’attacher plus précisément au sort de l’enfant dans la procédure judiciaire en limitant toutefois mon analyse à la procédure civile.
Pour acheter ce livre cliquez ici
Peu de temps après ma prestation de serment d’avocat en décembre 1980, j’ai été amenée à collaborer étroitement avec un gîte d’hébergement destiné à l’accueil des femmes victimes de violence et de leurs enfants. Cette collaboration a déterminé de facto ma spécialisation professionnelle en droit de la famille. C’est ainsi que je vis depuis maintenant trente-six années, aux côtés des couples qui se séparent et de leurs familles, les affres d’une procédure judiciaire inhumaine car incapable d’entendre et encore moins de soulager leur douleur.
Avocate d’enfants depuis une quinzaine d’années, j’ai constaté à la fois l’incapacité avérée de la justice de notre pays à prendre leur intérêt en compte et l’attitude de parents trop envahis par la haine et la rancœur pour sauvegarder les droits de leurs enfants à conserver un lien avec leurs deux familles. J’avais pourtant nourri un intense espoir quant à la prise en compte de l’intérêt de l’enfant lors de l’adoption par l’ONU en 1989 de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant (CIDE). Ce traité international, adopté dans le but de reconnaître et de protéger les droits spécifiques des enfants, élargissait le concept de « droits de l’homme », tel qu‘il est décrit dans la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, en l’ouvrant aux enfants. En introduisant le concept d’intérêt supérieur de l’enfant, principe général d’interprétation juridique relevant du droit international privé, cette nouvelle convention consacrait le passage de l’enfant d’objet de droit à sujet de droit.
Ma pratique professionnelle m’amène cependant aujourd’hui à faire un constat plus que négatif sur la capacité de nos juridictions dites « familiales » à respecter l’intérêt supérieur de l’enfant. C’est pour dénoncer ces pratiques et informer les parents qui se séparent sur la nécessaire prise en compte prioritaire de l’intérêt supérieur de leurs enfants, lors de leur séparation, que j’ai décidé d’écrire ce troisième ouvrage. Celui-ci vient compléter mes deux ouvrages précédents, Les secrets d’un divorce réussi et La sexualité à l’épreuve du couple.
Comme dans mes deux précédents livres, je parlerai exclusivement de mon expérience à travers les histoires de vie auxquelles j’ai assisté, dans le cadre de ma spécialisation en droit de la famille. Mon objectif est d’apporter mon témoignage et de partager mes révoltes et mes questionnements, à seule fin d’aider ceux qui me liront à préserver leurs enfants du marasme destructeur de la procédure judiciaire.
J’évoquerai successivement l’évolution du statut de l’enfant dans l’histoire, avant de m’attacher plus précisément au sort de l’enfant dans la procédure judiciaire en limitant toutefois mon analyse à la procédure civile.
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